Je n'ai guère eu le temps d'aller au cinéma ces derniers temps.
Voir ces dernières années...
Alors quand j'ai l’opportunité de passer une soirée seul avec mon fils, je fonce.
Resto Japonais où nous avions nos habitudes il y a quelques années, grosse baffre.
Et puis le dernier K. Bigelow, parce que je suis fan d"Aux frontières de l'aube", de "Strange Days", et que "Démineurs" m'avait marqué.
Mon fils qui du haut de ses 14 ans s’attend à un film d'action, moi à un docu-fiction surement très hollywoodien.
L’écran noir, les voix aux téléphones durant ses minutes fatidiques du 11 Septembre...
Un frisson glacé tombe sur la salle presque vide.
Le souffle est coupé.
Durant 2H30, on halète, on tremble, on sursaute aussi, abasourdis par une réalité formidable.
On respire soudain, mais trop vite.
Pour compenser.
J'ai les souvenirs qui affleurent, des bombes à travers le monde, des reporters télégéniques le micro devant la bouche debout dans la rue...
On en est si loin là...
Les images sont impeccables, mais cruelles.
Les couleurs sont magnifiques, elles brulent l'âme.
Les sons, nous font bondir, nous mettent sous tension...
On ressort, il est minuit, il fait froid, mais on étouffe comme si nous étions au Pakistan par une nuit de mai 2011...
Mon fils est bouche bée, moi aussi. <br />Je lui raconte les 10 dernières années, celles où il était trop jeune. <br /><br />J'avais lu et entendu les commentateurs concernant l'absence de recul de Bigelow sur les méthodes de la CIA, la torture, le meurtre.
12 heures après elles ont leur sens. Mais pas dans cette salle.
A voir donc...