Sous les néons de nos forêts de bétons, tu parcours ton chemin d’asphalte en brumes électriques.
Doc’s aux pieds, capuche baissée, tu traces entre les bosquets de nos quartiers.
Nul chemin n’est sûr pour celle qui s’aventure entre les bois alpha-numérotés

Je te suis petite fille, tu crois déjà tout connaitre.
Je souris petite fille, car du loup tu ne sais rien, quoi que tu essaies de paraitre.

Tu te voudrais plus grande, plus femme, tu n’es qu’une gamine poussée en graine.
Ton père ne t’a-t-il pas dit d’être attentive lorsque tu vas dehors ? Ne t’as-t-il pas mille fois sermonné ?

Mais tu n’écoutes pas, tu fronces les sourcils, t’enfonces dans ton nombril, n’entends plus que le battement de ton Pod qui martèle ton crane, qui pilonne ton cœur de sonorités industrielles.
Les feuilles tombent moins vite que les junkies par ici, le sais-tu ?
Tu voulais sortir du village, tu voulais te glisser sous les frondaisons, sentir les vents issus de la canopée, ceux qui chassent les effluves de vos vies loin de nos poumons goudronnés.

Je souris petite fille, car du loup tu ne sais rien, quoi que tu essaies de paraitre.

Et pourtant, moi qui te suis, petite fille, j’ai le cœur inquiet.
Car en cette fin de jour je sais que tu cherches le loup, les femmes du village me l’ont dit.
Car dans l’aube qui a précédé, tu as gagné…

                                                                                    … Le chaperon rouge des fleurs qui ont saigné.


++KALEIDOSCOOP SEMAINE 128++