Alors que le soleil m'éblouis, chaque matin j'écoute les nouvelles de notre petit pays qui se croit grand. Un peu comme son prezprem en somme.

Ce petit pays qui n'entends rien, ni son corps social en pleine décomposition, ni les voix amenées par le vent qui lui soufflent leurs colères..

Je n'ai pas l'outrecuidance de croire tout comprendre, je n'ai pas la fatuité de me croire mieux informé, mais j'ai le cœur qui tape quand j'écoute l'air autour de moi.

Quand j'entends que le projet de loi sur la prison pour les mineurs de moins de douze n'est pas passé, mais de justesse, quand j'écoute cette voix chevrotante des ouvriers épuisés qui ne peuvent boucler leurs fins de mois, et que ça sera pire après l'heure fatidique de la retraire. Quand j'entends les sommes prêtées aux banques avec pour seul regard sur leurs utilisations une commission à deux balles.

Chaque matin alors que le soleil m'éblouis, je plonge dans les ténèbres.

Abasourdie, sonnée, chaque couche de la population commence à sortir de sa léthargie.
chacun réalise que koh lanta, c'est ici et maintenant...

Moi j'm'en fous, j'regarde pas la télé...

Mais j'ai un minimoi qui pousse, inside son ventre à Elle.
J'me demande ce que je vais lui laisser, comme monde pourri de merde.
J'me dis que je suis déjà pas à la hauteur pour son grand frère, que j'assure pas une cacahuète.
J'me dis que je fatigue, mais que je dois pas, que je dois plus, me laisser aller au sommeil, à l'hébétude.

J'me dis que je dois trouver ma voie, ma voix, sans avoir.
J'me dis que ma tête et mes mains, c'est de ça qu'il faut que je parte, les seules bases solides sont là.
Avec mon cœur comme pompe

J'me dis que c'est le printemps, que le soleil m'éblouis, mais que ça suffit pas.